Steve nous sommes le 9 septembre 1944 une date importante pour vous et votre village , racontez-nous cette journée mémorable ?
<<............ Le 9 septembre 1944, mon village était libéré par
le 109eme Regiment d' Infanterie
de la 28th Division d'Infanterie du Général Norman Cota .
Lors de cette journée mémorable, alors que nous nous trouvions dans les caves sous le bombardement, nous entendions le bruit d'un petit avion de reconnaissance, un de ces fameux Piper Club, qui renseignait les avants-postes américains sur les positions de la résistance allemande.Très peu de temps après son passage quelques obus tombaient sur les maisons.
Piper club du Général De latre de Tassigny son pilote le capitaine de Labbey de la Besnadiere, l'ami Christian (c) Gilbert Stevenot
Des dégâts peu importants, des vitres brisées, un pan de mur écorné et des ardoises cassées sur quelques maisons. Tout était redevenu calme, lorsque nous percevions le bruit des tanks Shermans, des half-tracks et camions qui montaient le raidillon du village ....................>>
Steve vous avez reagi très rapidement lors de l'arrivée des tanks ?
<<.........Sachant que les Allemands avaient miné la route à quelques mètres de notre demeure, je me suis précipité sur la route et j'ai fait des grands signes au premier tank de ralentir la marche .Ils ont obéi au signalement donné, mais comme l'allure était rapide le premier tank suivi par d'autres très proches a freiné en douceur et a heurté la premiere mine, les dégats se limitèrent à une chenille brisée et l'équipage qui bien que légerement secoué ne dénonbrait aucuns blèssés. Ils étaient sept, des afro-américains qui m'ont félicité d'avoir limité les dégats surtout au vu des autres mines qui étaient à quelques deux mètres un peu plus loin.
Le premier tank qui fait exploser la 1ere mine dans mon village (c) Gilbert Stevenot
Les démineurs ont pu dégager les autres mines, une dizaine, au moins ce qui aurait pu causer de grosses pertes. j'étais félicité de mon action et un capitaine m'a demandé ou j' avais appris leur langue et m'a conseillé de m'engager dans l'armée US. Je devenais le baroudeur du village................>>
Steve cette action fut pour vous un véritable déclic ?
<<...............Oui , ce fut le départ pour la grande aventure. je me suis rendu au Civil Affairs à Virton et je fus engagé spontanement et le lendemain même, je partais en jeep pour Verdun ou j'étais affecté au QG du Général Bradley, section Eagle Rear du 12th Army Group. J'ai débuté dans la fonction de standardiste et je transmettais les communications en manoeuvrant fiches et clapets, ce qui demandait beaucoup d'attention, je devais assurer les messages importants.
Après une initiation de quelques jours par un moniteur j'étais très performant. quelques jours apres j'ai reçu un uniforme à ma taille et comme je n'etais pas americain j'ai obtenu le grade de lieutenant assimilé. sans aucune formation militaire, je me sentais parfaitement intégré parmi les GI'S et Officiers, et j'y suis resté jusqu"en avril 1947.
J'ai quitté mon standard et le colonel C. Jones m'a demandé de gérer le Coq Hardi Hotel où était installé un mess de transit .Je devais y assurer le ravitaillement et gérer avec les propriétaires le fonctionnement des cuisines et du restaurant. Plus de 150 repas matin, midi et soir, le tout animé par un orchestre.
A Verdun , c'était un vaste dépot de ravitaillement géré par des noirs ou afros-américains sous surveillance étroite. Il y avait aussi des prisonniers allemands qui faisaient de la manutention. Je ne m'entendais pas très bien avec le patron Mr Connet qui était bourgemestre de la ville et un peu collabo, comme moi peu être. il avait le nom du moins......>>
Merci Steve...................à suivre départ pour Conflans-Jarny.