Remember 1944, le blog de Claude Timmermans

Dans l'article précédent nous avions quitté Ralph qui avait séjourné 2 ou 3 jours dans une petite ville dont il a oublié le nom

Ralph, je sais qu'à un moment dans la bataille et sans en être certain, la 82nd est entrée en contact avec le groupe Piper, la 1er SS Panzer

<<.....oui, mais ce n'était pas nous...>>.

Ralph, alors c'était un autre groupe ?

<<.......ce n'était pas un de nos groupes, non. Nous sommes tombés sur des Panzers mais seulement un à la fois et plusieurs fois dans les Ardennes...>>.

Ralph, quelques groupes de la 82nd sont tombé directement dessus ?

<<...Oui, en effet...>>.

Ralph , c'était ce qu'on l'on appelle un groupe tactique ?

<<.....Nous avons pris quelques barrages routiers que les Allemands avaient montés....>>.

Ralph, quelques précisions svp ?

<<....Il est vrai qu'un groupe d' Allemands était venu pour se rendre, ils ont vu que nous étions des troupes de Parachutistes, ils se sont retournés et ont couru dans l'autre sens. Nous n'avons pas cherché a les capturés et de toute façon ils ne se seraient pas rendus, nous faisions simplement ça parce que nous n'avions aucun endroit où les mettre. Je suis certain qu'ils auraient fait la même chose avec nous....>>.

Ralph , vous n'aviez pas de nourriture, vous n'aviez aucun moyen ?

<<.....Nous n'avions pas assez de munition, aucun d'entre nous n' avait assez de munition. La 106th s'est littéralement fait massacrer pendant la bataille des Ardennes...Des jeunes blancs-becs....>>.

Ralph, les Golden Lions ?

<<.....Euh, oui je pense. Ces pauvres gamins, aucun d'entre eux n'avaient vu de combats avant, ils se sont juste installés sur le haut des crêtes et alors les Allemands les ont juste mis en morceaux. Ils n'ont jamais eu de prières, jamais....>>.

Ralph, c'était comparable à la Normandie ?

<<.....je dirais oui...>>.

Ralph, quand as tu eu les pieds gelés ?

<<......c'était vers le 8 ou 9 Décembre, non Janvier. Je suis retourné voir le Medic et il m'a dit, " Ralph, tu vas avoir des engelures". J'ai dit, " bon dieu, faite quelque chose" , sa réponse fût terrible " je ne peux pas faire grand chose pour tes pieds". Alors j'ai été renvoyé en ville, à St Vith dans une jeep, malheureusement en chemin nous avons crevé un pneu. Nous étions sur le bord de la route et face à nous est arrivé un véhicule médical, Crois moi ou pas mais c'est un vrai miracle que le véhicule médical croise notre chemin. Nous sommes montés à bord du véhicule et il nous a amenés à l'hôpital. Nous étions à l'hôpital dans la ville de St Vith, mais je n'étais pas vraiment un patient qui reste sur un lit ou une civière, je pouvais me lever et boitiller. Je ne pouvais pas mais, je devais aller aux toilettes , donc j'y suis allé et en me tenant debout. j'ai entendu des femmes parler, je ne les avais pas vu quand je suis rentré dans les toilettes, elle étaient assises sur un banc. C'était des toilettes mixtes, moi le vieux Ralph je n'étais pas habitué à cette situation. Le matin suivant , ils ont reçu l'ordre de nous évacuer de l'hôpital, nous sommes montés dans les camions pour rejoindre un autre centre médical. Nous étions à peine sortis de la ville de St Vith qu'un "Buzz Bomb" ( surnom US donné au V1 ) a atteri pile au milieu de la ville.

Ralph, vous avez eu de la chance ?

<<....Oui, beaucoup de chance.....>>.

Ralph et après l'évacuation ?

<<.....Nous sommes restés les 2 jours suivants à l'hôpital, ensuite ils ont décidé de nous déplacer à Paris, alors ils nous ont mis dans un train. J'ai eu plus de problème à essayer de sortir de cette guerre que d'y rentrer. Enfin ils nous ont ramenés à la gare, mis dans un train qui était chargé de blessés, mais en contrepartie j'avais une béquille pour moi, je pouvais me débrouiller, rester debout. Alors nous avons quitté Liège, c'était à Liège pas à St Vith comme je l'avais dit précédemment. 

Ralph, ce fut ensuite le transfert vers Paris ?

<<......Oui, nous sommes partis de la gare de Liège....>

Ralph, comment s'est passé le voyage ?

<<.....Nous sommes montés dans le train et alors que nous sortions juste de la ville, une bombe a atterri sur la gare, comme si elles me suivaient le long de la route, tu comprends ? Et quand nous sommes sortis de la ville, à mi-chemin entre Liège et Paris nous avons été mitraillés par un P-47....>>.

Ralph, vos propres chasseurs ?

<<.....Oui, maintenant qui doit savoir cela, il y aurait pu y avoir des victimes. Pourtant il y avait des croix partout sur le dessus du train et le gars mitraillait encore et encore sans arrêt.....>>.

Ralph, quelle fut la suite du voyage ?

<<.......Ils m'ont amené à l'aéroport de Paris, m'ont mis dans un avion et je suis retourné en Angleterre dans le même hôpital ou j'avais déjà été soigné auparavant.....>>.

Ralph, que vous ont ils dit cette fois?

<<.....Cette fille, cette fille était si jolie, j'avais environs 20 ans et elle en avait 28. Elle a dit, " je vais trouver un moyen de te ramener à la maison", j'ai dit "merci". Elle s'appelait Arlene Gerril, je n'oublierai jamais ça. Elle était Second Lieutenant, elle m'appréciait juste, c'est tout, parce que j'étais comme un frère. Mais le Major est entré, il a dit " qu'est-ce que vous faite ici bon sang ?" j'ai répondu " et bien Major, si je pouvais trouver un moyen de rentrer à la maison je le ferais ". Le 18 Janvier je suis sorti de l'hôpital et j'étais sur la route du retour à bord d'un transporteur. Aussi vite que ça....>>.

Ralph, tu en avais eu assez ?

<<.....Oui j'en avais eu assez....>>.

A suivre.......

© Claude Timmermans.