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16 septembre 2015 3 16 /09 /septembre /2015 10:31

Dans l'article précédent nous avions quitté Gilbert Stevenot début avril , nous le retrouvons mi-avril en route pour Wiesbaden .

 

Gilbert en route pour Wiesbaden , comment se passe le voyage ?

 

<<......La ville de Wiesbaden ayant été libérée par la 9th Division Blindée et qui avait été choisie depuis longue date par le Général Bradley pour y installer son état-major, notre Billeting Office reçoit l'ordre d'aller y installer ses bureaux .

Nous quittons Verdun vers le 15 avril en jeep bâchée et je me souviens de ce long trajet par la vallée du Rhin car il faisait encore très froid. Tous les ponts du Rhin avaient été dynamités et le seul passage était un pont flottant construit après l'écroulement du pont Luddendorff de Remagen. Ce pont était édifié par le génie sur des barges de débarquement qui avaient servis lors de l'invasion en normandie et plancheté sur une longueur de plus de 320 mètres.La traversée était inégale vu qu'il était posé sur des bateaux de différentes hauteurs. Les tanks passaient un par un , les camions et jeeps suivaient normalement mais en nombre limité.

Nous n'étions pas à l'aise pour le traverser, cela faisait du tangage . Tout était prévu en vue d'une éventuelle attaque de l'aviation allemande, de chaque côtés du pont la DCA veilliait .

Nous avons suivi la vallée du Rhin vers Coblence et enfin nous traversions la ville de Francfort fortement détruite où les ingenieurs nettoyaient les routes. Nous n'étions plus loin de Wiesbaden 35 kms.

Après 350 kms de route, nous arrivons à Wiesbaden ......>>

 

800px-Wiesbaden-W.Pelhemann.jpg

Wiesbaden de nos jours ( photo W Pelhemann)



Dans quel état est la ville à votre arrivée ?



<<........Wiesbaden avait subi des bombardements, surtout dans le centre , mais le travail de déblaiement des routes était en cours. Un système de Decauville (voie de chemin de fer à faible écartement 40 à 60 cms et qui porte le nom de son inventeur)  était en place et tous les débalis étaient evacués en dehors de la ville où un gigantesque amas de pierres était stocké pour la reconstruction. Sur la Rhinestrasse nous passions devant le kurhaus  ( opéra ) dont l'aile gauche était détruite et nous roulions sur une route construite en bois et fortement calcinée par le bombardement. Par la suite nous apprenions que ce revêtement était conçu pour diminuer le bruit aux environs de l'hôpital. Nous avions une seule adresse le Einhorn hôtel situé plein centre qui allait constituer notre logement pour quelques deux ans. Nous avons rencontré la propriétaire Frau Gerhart qui vivait avec sa fille. Nous avons choisi nos chambres , parmis celles libres encore ,les autres étant occupées par des familles sinistrées........>>

 

Début d'un "travail " qui ne fût  pas toujours facile , expliquez nous Gilbert ? 

 

<<.......Après une bonne nuit de récupération , un premier travail ingrat nous fût assigné pour déloger tous ces civils, non seulement dans cet hôtel mais dans tous les autres grands hôtels de la ville. Nous avons ,bien-sûr, rencontré de gros problèmes.

Il fallait rester humain et comprendre, mais finalement tout se déroulait très bien.

Nous avons procédé à l'évacuation de tous ces livres de propagande, y compris le Mein Kamff de Hitler, sans en garder un seul. Sans penser à la valeur dans le marché des collectionneurs de nos jours. C'était l'esprit de ce temps-là, je n'ai rien ramené, si ce n'est le souvenir.Les autres livres d'auteurs célèbres étaient enlevés par des responsables de la ville . On ne pouvait pas détruire un patrimoine littéraire mais tout le reste a été  chargé dans les camions et brûlé dans un dépotoir de la ville sous la surveillance de deux MP. Une fois les lieux nettoyés nous avons installé tout le matériel de bureau acheminé depuis Verdun dans un GMC. Deux jours plus tard nous étions fonctionnels. Il fallait atttendre une quinzaine de jours pour disposer des chambres qui se libéraient dans les hôtels. les premiers officiers venaient s'inscrire et étaient assignés dans les hôtels du centre et de la périphérie. Nous n'étions que treize au bureau, mais nous avons obtenu du renfort au fur et à mesure de nos besoins.

   

Photo_Papy_-_5_Wiesbaden_1945.jpg

Wiesbaden de gauche à droite  le Lt Coene , Gilbert stevenot et le Cpt de Labbe       (C) G.Stevenot

 

Tout fonctionnait très bien sur le plan hôtelier mais un autre travail plus ingrat celui-là nous attendait. La réquisition des quartiers résidentiels dans la périphérie où des clôtures ceinturaient ces quartiers,  où une seule entrée gardée par des Mp était prévue. Nous étions quelques responsables du bureau avec les civils français pour établir l'inventaire du mobilier de chaque maison et la famille ne pouvait emporter que ce qui était strictement nécessaire pour le ménage , salon et salle à manger étant d'office exclus. Comme c'était des gens aisés les chambres d'amis devaient rester. Les objets de valeurs, tableaux, bronze , bibelots, literie, vaisselle et accessoires accordés au prorata du ménage. Pour compléter nous avions recours à des gardes-meubles que les gens partis à l'étranger y avaient stockés et nous laissions au gérant un inventaire des objets enlevés.........>>

 

Merci Gilbert ......à suivre Wiesbaden  " du sale boulot "     

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